vendredi 19 juin 2009

Avec vue sur la rentrée littéraire (29) - Julliard

Ici, la littérature française règne en maître, pour quatre titres annoncés le même jour à la fin du mois d'août.

Jacques A. Bertrand, Les autres, c'est rien que des sales types (20 août)

Après J’aime pas les autres (prix Georges-Brassens), et Les Sales Bêtes (prix 30 millions d’amis), Jacques A. Bertrand dresse un catalogue de ces êtres détestables que l’on reconnaît aisément en société car ils nous gâchent la vie. Catalogue accablant, à défaut d’être exhaustif. Vous y rencontrerez le Touriste (insupportable), le Parisien (odieux), le Provincial (qui ne l'est pas moins), le Voisin (ah! le Voisin!), l’Imbécile Heureux (malheur!), le Médecin (à fuir), le Malade (il est partout), le Jeune (il prolifère). Et vous découvrirez même l’Agélaste qui, comme chacun sait, est celui qui ne rit jamais. Brillantes, ciselées, ces chroniques de Jacques A. Bertrand – qui ont déjà fait le bonheur des auditeurs des «Papous dans la tête», sur France Culture – raviront tous les amoureux du bel esprit.

Denis Robert, Naissance d'un héros (20 août)

Envisageant une suite à son roman Une ville (future série télévisée), Denis Robert en a conservé le décor et les personnages que nous retrouvons cinquante ans plus tard. Paul Netter, ancien homme fort de la ville, est un vieillard milliardaire qui refuse de disparaître. Il a beaucoup investi dans la recherche médicale, les neurosciences et l’intelligence artificielle. Steve Moreira, jeune basketteur, est la vedette d’un club en position de remporter le championnat d’Europe, lequel est aux mains de mafias n’hésitant pas à truquer les matchs. Le jour où il refuse de tricher, il est sauvagement battu. Il abandonne alors sa carrière et retourne dans sa ville natale. C’est là que Netter lui propose un étrange marché: devenir un homme totalement nouveau qui ajoutera à ses propres qualités la mémoire extraordinairement féconde d’un des hommes les plus riches et les plus puissants d’Europe…

Alain Gordon-Gentil, Devina (20 août)

Riche héritière d’une famille de sucriers, la belle Rébecca Martin-Régnaud est retrouvée morte dans sa baignoire. Un jeune Indien avoue être l’auteur du crime. Devina, la servante hindoue de Rébecca, n’est pas convaincue par la version officielle du drame. Nul ne connaissait Rébecca aussi bien qu’elle. Modeste, opiniâtre, Devina relève une à une les zones d’ombre de l’enquête et reconstitue peu à peu les faits réels. Des tentatives maladroites pour étouffer l’affaire alertent l’opinion publique. Tout le pays se met en ébullition. Les milieux politiques, le monde des affaires, la presse, les chefs religieux, ne peuvent rien pour endiguer les houles qui se lèvent. Rébecca devient le cri symbolique de toutes les douleurs, de toutes les couleurs. À travers cette intrigue policière et amoureuse, Alain Gordon-Gentil dresse le portrait émouvant de deux femmes que leurs conditions, pourtant opposées, vont réduire au silence.

Laurent Bénégui, SMS (20 août)

«C’est un jour de tempête. La maison est inondée. La banquière vient de m’annoncer un découvert de 200.000 euros et mon fils a une otite. Je le porte dans les bras quand mon téléphone sonne. En décrochant, je reçois un grand coup sur la tête et deux types m’arrachent mon portable. Alors je lâche Milo et me lance à leur poursuite. Je pense à cette fuite dans mon toit, aux trafics de mon comptable et à ce SMS qui enjoint ma femme de quitter son con de mari. Je rattrape mon agresseur, mais il traverse. Crissement de pneus. Je me jette en arrière. L’Audi dérape sur la chaussée et me renverse. Le conducteur jaillit, furieux parce que j’ai abîmé son capot. J’essaye de parlementer. Il me répond par une décharge de Taser. Je suis tétanisé, allongé dans le caniveau, quand me vient soudain à l’esprit que j’ai abandonné mon fils de 4 ans depuis dix minutes. À mon retour, Milo a disparu…»
Terrifiant, irrésistible, ce roman de Laurent Bénégui renoue avec l'humour et la cruauté qui, depuis Au petit Marguery, ont fait le succès de ses comédies.

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