jeudi 12 août 2010

Traduit du norvégien, pour ouvrir la rentrée

Dans la grande série des auteurs noirs venus du Nord (on aura compris que je ne parle pas de la couleur de leur peau), dont Stieg Larsson est depuis quatre ans l'incontestable vedette (attention: Millenium 1: Les hommes qui n'aimaient pas les femmes sort en poche le 1er septembre, ruée prévisible), voici un nom nouveau, Levi Henriksen, par ailleurs parolier et musicien rock populaire dans son pays, la Norvège. Son premier roman, Du sang sur la neige, qui nous arrive (aujourd'hui) en français, a reçu le prix des Libraires. Il n'est pas tout frais, puisqu'il date de 2004 en langue originale - mais le froid conserve, c'est bien connu.
Dommage que le titre soit si banal, comme si l'éditeur avait voulu gommer toute la poésie de la version norvégienne: Snø vil falle over snø som har falt, avouez que ça sonne autrement, avec ses répétitions. En traduction Google (une fois les fautes d'orthographes corrigées), cela donne: La neige va tomber sur la neige qui est tombée. Moins banal, non? A modifier pour une version intelligible, mais on voit l'idée - pour le reste, ce n'est pas mon boulot!
Heureusement, toute cette neige et le froid entêtant qui l'accompagne sont le décor d'un roman épatant - je n'aurais pas voulu ouvrir la rentrée avec un livre insignifiant, je veille à ma réputation!
Dan Kaspersen, récemment sorti de prison où il a été enfermé pour un trafic de drogue dont il ne semble pas être le principal responsable, est de retour chez lui. Où tout se défait. Son frère s'est suicidé. Un vieil homme riche a été cambriolé et tabassé. La police lui tourne autour. Il a le profil idéal du coupable. Et, dans la tête, de multiples questions sans réponses. Il aurait mieux fait de suivre sa première impulsion: ne repasser à Skogli que pour faire ses valises et partir loin. Au lieu de quoi il s'incruste dans une sorte d'immobilité - immobilité coupable, forcément coupable, aux yeux de tous. Ou presque.
Oui, il y a Du sang sur la neige. Mais il y a surtout la neige qui recouvre les traces et empêche de comprendre tout de suite ce qui se passe. On avance donc dans une sorte de brouillard presque solide, on se fraie un chemin vers, peut-être, la lumière.

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