lundi 7 mai 2012

Il y aura aussi de la littérature cette semaine: Daeninckx, León et Mawer

La gueule de bois pour avoir trop fêté la victoire ou pour ne pas avoir digéré la défaite? Mieux que l'Alka-Seltzer, la littérature peut dénouer les neurones fatigués, leur procurer un massage apaisant, quitte à aller vers d'autres combats. Celui de Maxime Lisbonne, Communard et bagnard (ainsi que bien d'autres choses), avec Didier Daeninckx, déjà de retour en librairie quelques jours après son Goncourt de la nouvelle. Ou celui, partagé dans l'intimité de leur vie mexicaine et dans un secret relatif, de Frida Kahlo et de Trotski. Ou encore celui d'un rêve architectural contrarié par les événements.

«Je suis la somme de tous ceux dont j'ai, à distance, l'impression d'avoir endossé le costume. Je me reconnais en tous. Novice sur le pont noir de La Belle Poule, zouave d'opérette devant Sébastopol, soldat bafoué en Algérie, comédien et pourquoi pas saltimbanque, fossoyeur de l'empire, colonel des Turcos de la Commune, compagnon de Louise Michel et metteur en scène de ses œuvres, laissé pour mort sur la barricade du Château-d'Eau, estropié sans pension, condamné à mort, déporté en Calédonie, inventeur du théâtre déshabillé, directeur des Bouffes-du-Nord, gargotier, fondateur de journaux, orateur, dresseur de lions édentés, prétendant à la députation, buraliste en désespoir de cause, mari fidèle et père aimant.»
Ainsi Didier Daeninckx fait-il parler Maxime Lisbonne (1839-1905). On comprend que l'auteur de Meurtres pour mémoire et de Galadio ait été fasciné par ce personnage de réfractaire haut en couleur, héros des barricades de la Commune, homme de théâtre, dur à cuire pétri d'idéaux révolutionnaires, précurseur des Restos du Cœur avec son «banquet des Affamés» et défenseur de la cause canaque alors que la plupart de ses amis bagnards se rangeaient du côté de la brutalité coloniale. Maxime Lisbonne fit de sa vie une succession de fureurs héroïques et de ratages splendides: un vrai roman d'aventures. 
Didier Daeninckx est né en 1949 à Saint-Denis. Il connaît le succès dès son deuxième roman, Meurtres pour mémoire. Ce romancier engagé, inspiré par les faits-divers et la vie quotidienne, a reçu de très nombreux prix dont, en 1994, le Prix Paul Féval de littérature populaire pour l’ensemble de son œuvre, décerné par la Société des gens de lettres. Il a publié une quarantaine de romans et recueils de nouvelles, ainsi que des ouvrages en collaboration avec des dessinateurs comme Jacques Tardi ou des photographes comme Willy Ronis. Dernier roman paru chez Gallimard : Galadio (collection blanche, 2010, Folio n° 5280). 

Un autoportrait de Frida Kahlo a été volé à Mexico. Une jeune détective privée espagnole, Daniela Ackerman, est envoyée sur place pour le retrouver et fait une découverte surprenante: la toile contiendrait un message codé à destination de Léon Trotski, le célèbre révolutionnaire... devenu l'amant de Frida Kahlo pendant l'exil mexicain de celui-ci.
Au même moment, une série de meurtres défraye la chronique: les cadavres de strip-teaseuses sont retrouvés mutilés, l'image de la Santa Muerte – l'Ange de la mort – tatouée sur le sein gauche, tandis que des autels consacrés à cette secte religieuse rivale du Vatican sont détruits.
Daniela se retrouve ainsi plongée dans une enquête mêlant narcotrafiquants, dévots de la Santa Muerte, évêques officieux et curés aux visages d'ange, tueurs à gages en maillot du Real de Madrid et procureures mangeuses d'hommes obsédées par la chirurgie esthétique...
Un polar hispanique explosif qui nous dévoile, à travers une intrigue contemporaine sulfureuse, l'ultime secret de Frida K. et de sa liaison clandestine avec Trotski quelques mois avant son assassinat.
Né à Murcia en 1971, journaliste et écrivain, Gregorio Léon a reçu le Xe Prix International du Roman "Emilio Alarcos Llorach" pour L'Ultime Secret de Frida K. Gregorio Léon croit en Dieu mais encore plus en Billy Wilder et Graham Greene.

Tchécoslovaquie, fin des années 1920. Liesel tombe amoureuse de Viktor Landauer, héritier d'une riche famille juive. Les deux jeunes gens, qui fréquentent la haute société des années folles, rêvent d'une maison moderne. C'est à Venise qu'ils vont rencontrer l'homme capable de mener à bien ce projet, Rainer von Abt, un architecte adepte de Loos, de Mondrian, du Corbusier. Celui-ci va imaginer pour eux un palais de verre, une œuvre d'art entièrement conçue autour des transparences et de la lumière. Plus qu'une maison, c'est un véritable acte de foi dans le siècle nouveau où, les jeunes mariés n'en doutent pas, l'art, la science, la démocratie sauront venir à bout des ténèbres. Mais les espoirs du jeune couple, comme ceux de toute une société, ne vont pas tarder à être mis à mal par les aléas de la vie conjugale et de l'histoire, l'occupation nazie puis soviétique de l'Europe centrale venant bouleverser la donne.
Né en 1948, Simon Mawer, diplômé en zoologie de l’université d’Oxford, enseigne la biologie. Il est l’auteur de huit romans, dont Le Nain de Mendel (Calmann-Lévy, 1998) et L’Évangile selon Judas (Flammarion, 2002).

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