jeudi 13 octobre 2016

La surprise du chef au Nobel

Et l'année prochaine, ce sera Bruce Springsteen! Sans blague, je ne suis pas spécialiste de Bob Dylan mais je l'écoute depuis toujours et un Nobel de littérature, ça a quand même de la gueule. Bien sûr, on en parlait. Mais, honnêtement, je n'y avais jamais cru une seconde. Peut-être parce que je n'imagine pas les académiciens suédois appréciant Dylan.
Et puis, voilà, je suis bien content de m'être trompé. Du coup, j'ai Like A Rolling Stone plein les oreilles. Et je vous offre quelques minutes de musique, vous l'avez bien mérité.




P.-S. Bob Dylan n'était pas que dans ma discothèque, il est aussi présent dans ma bibliothèque, avec un volume de Chroniques (Fayard), traduites par Jean-Luc Piningre, que j'ouvre, et où je trouve ceci:
Je suis né au printemps 1941. La Deuxième Guerre mondiale faisait rage en Europe et l’Amérique devait bientôt y prendre part. Le monde volait en morceaux, et déjà le chaos fichait son poing dans la figure des nouveaux venus. Si l’on était arrivé à cette époque, si l’on vivait avec les yeux ouverts, on sentait le vieux monde disparaître et le nouveau balbutier. Comme si on avait remis l’horloge à l’heure où av. J.-C. est devenu ap. J.-C. Ceux qui sont arrivés avec moi avaient presque tous un pied de chaque côté. Hitler, Churchill, Mussolini, Staline, Roosevelt étaient de gigantesques figures dont on ne verrait plus l’équivalent, des hommes qui ne connaissaient que leur détermination, pour le meilleur ou le pire. Décidés à agir seuls, indifférents à toute opinion, à la richesse et à l’amour – présidant au destin de l’humanité, réduisant le monde à des décombres. Lointains descendants des Alexandre, des Jules César, des Gengis Khan, des Charlemagne et des Napoléon, ils découpaient le globe comme un mets délicat. Qu’ils aient la raie au milieu ou qu’ils portent un casque de Viking, on ne refuse rien à ces gens et il est impossible de faire sans eux – des barbares violents qui impriment sous leurs pas leur idée de la géographie.

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