dimanche 1 octobre 2017

Philippe Rahmy, force et fragilité

Je n'aurai pas eu le temps de commencer Monarques, le nouveau roman de Philippe Rahmy, avant d'apprendre sa mort il y a quelques minutes, par un tweet de Laurent Nunez. On le savait malade - de cette saloperie appelée "maladie de verre", toujours prêt à se briser, mais aussi toujours prêt à écrire, à propos de cela et du reste. Il existe toujours l'espoir fou que les mots soient plus forts que la maladie. Ça ne marche jamais, hélas! J'ouvre avec vous Monarques, j'en partage les premières lignes, je me souviens de ce que j'avais écrit, trop brièvement, à propos de Béton armé et d'Allegra...
Vient le jour où l’enfance prend fin. Cela fait longtemps qu’Herschel Grynszpan m’accompagne. Le projet d’écrire son histoire est né à la mort de mon père.
Béton armé (2013)
Shanghai, un monde en soi. Le voyageur, en résidence d’écrivain, s’y baigne au-delà des limites de son corps fragile. La ville impose ses propres règles. Philippe Rahmy les transmet en poète, utilisant une langue qui fait appel à tous les sens. L’écriture vibre en profondeur, épouse les mouvements de la surface et laisse deviner bien des choses non dites. C’est beau comme une œuvre d’art d’où la cruauté ne serait pas absente et qui, donc, blesse parfois. Mais toujours à bon escient.

Allegra (2016)
Tout devrait bien se passer à Londres pour Abel, jeune trader maître des algorithmes, amoureux de sa femme Lizzie et de leur fille Allegra. Mais, peu avant les Jeux olympiques, ça coince. Lizzie se ferme, des failles apparaissent dans le boulot d’Abel, les menaces se resserrent. Au prétexte de ses origines algériennes, son bienfaiteur le lance dans une autre direction. Extension du domaine du terrorisme, aurait pu dire Houellebecq.

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